On le dit aussi souvent qu'on proclame la fin de l'histoire, le romantisme est mort. Pourtant, il faudrait peut-être connaître son histoire avant d'en proclamer la fin et il serait bienvenu de savoir quelle mère portait le romantisme avant de l'inhumer.
Il est bon de le dire, le romantisme est né en Allemagne, pas en France. Le romantisme français est à l'Allemagne ce que la mythologie romaine fut à la mythologie grecque. Une pale copie, un ersatz insipide. Et comme les grecs, les allemands "prièrent le javelot pour le lancer encore plus loin". Politique, littéraire, philosophique, historique, social. Des roses dans un bain?? Pauvre Herder! Pauvre Schiller! Voilà, vous tuez ce qui n'a même encore existé.
Le romantisme n'a rien à voir avec une boîte de chocolat. Le romantisme est d'abord un acte de révolte. Pas du tout une révolte juvénile. Au contraire. Un contre-poids, une guerre froide subtile jusqu'en 1918. Révolte contre la raison instrumentale, calculatrice, contre le capitalisme sauvage et une société d'atomes. Révolte contre l'individualisme d'un monde de plus en plus aliénant. Révolte contre un monde qui domestique l'homme, le soumet à la froideur de la rentabilité et de l'efficacité. Quétaine?
De cette révolte émergea, en Allemagne, Goethe, Nietzsche, Marx, Freud. Ce n'est pas peu dire. Pas peu dire. Pas des romantiques, mais oui, des enfants de la révolution.
Si le romantisme est mort, je suis le dernier le roman. Pas du tout des roses dans le bain. Pas du tout du quétainisme de bas étage. Mais un cri. Une révolte. Contre la fin de l'être. Contre la fin de l'histoire. Contre le cynisme ambiant. Contre la fin de tout. Un refus global en somme.
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Le romantisme est toujours vivant. La preuve c'est que je ne suis pas mort.
RépondreSupprimer-la mythologie romaine fut à la mythologie grecque
devrait être le contraire
- la mythologie grecque fut à la mythologie romaine
puisque les romains ont copier le modèle et la presque totalité du panthéon grecque. Parce que la mythologie romaine ne fut rien pour la grecque, bien plus ancienne...
Une guerre froide subtile, ou plutôt une guerre froide tranquille, pour le soin du jeu de mot.
RépondreSupprimerLe romantisme n'est pas mort, il a seulement cédé sa place à quelque chose de moins vieillot, quelque chose d'issu de ceux qui sont sortis du romantisme, le vrai, l'allemand jusqu'en 1918. Un romantisme plus québécois que français, si on s'en tient à la poésie actuelle, un pied dans le romantisme de pacotille français (c'est méchant, moi j'aime ça, Châteaubriand) et l'autre dans la philosophie des années 1980. Lyrisme, on va dire, parfois intimisme, pourquoi pas. Poésie, moi, j'appelle, aussi engagée qu'introvertie.
Bravo, j'aime le billet (ce n'était pas clair, je crois).