On le dit aussi souvent qu'on proclame la fin de l'histoire, le romantisme est mort. Pourtant, il faudrait peut-être connaître son histoire avant d'en proclamer la fin et il serait bienvenu de savoir quelle mère portait le romantisme avant de l'inhumer.
Il est bon de le dire, le romantisme est né en Allemagne, pas en France. Le romantisme français est à l'Allemagne ce que la mythologie romaine fut à la mythologie grecque. Une pale copie, un ersatz insipide. Et comme les grecs, les allemands "prièrent le javelot pour le lancer encore plus loin". Politique, littéraire, philosophique, historique, social. Des roses dans un bain?? Pauvre Herder! Pauvre Schiller! Voilà, vous tuez ce qui n'a même encore existé.
Le romantisme n'a rien à voir avec une boîte de chocolat. Le romantisme est d'abord un acte de révolte. Pas du tout une révolte juvénile. Au contraire. Un contre-poids, une guerre froide subtile jusqu'en 1918. Révolte contre la raison instrumentale, calculatrice, contre le capitalisme sauvage et une société d'atomes. Révolte contre l'individualisme d'un monde de plus en plus aliénant. Révolte contre un monde qui domestique l'homme, le soumet à la froideur de la rentabilité et de l'efficacité. Quétaine?
De cette révolte émergea, en Allemagne, Goethe, Nietzsche, Marx, Freud. Ce n'est pas peu dire. Pas peu dire. Pas des romantiques, mais oui, des enfants de la révolution.
Si le romantisme est mort, je suis le dernier le roman. Pas du tout des roses dans le bain. Pas du tout du quétainisme de bas étage. Mais un cri. Une révolte. Contre la fin de l'être. Contre la fin de l'histoire. Contre le cynisme ambiant. Contre la fin de tout. Un refus global en somme.
mercredi 25 février 2009
lundi 23 février 2009
Le prix du savoir
Le savoir a un prix. À entendre au double sens du terme. Un prix puisqu'il devient (puisqu'il est déjà devenu depuis longtemps) une marchandise, un item marchand qui se vend, s'échange, s'achète, prisonier d'une logique économique capitaliste qui l'enferme dans des diktats de rendement et d'efficacité. Il doit "servir" à quelque chose et être "socialement viable" rapidement. Dans cette logique, il y a, comme dans tout, des gagnants et des perdants. C'est sans surprise que dans notre monde technico-bureaucratique, les domaines comme l'art, la pensée ou la littérature soit des perdants. De grands perdants.
Il y a 6 ans j'ai décidé de faire un bacc en science politique, plus précisément en "pensée politique" ou si on veut, de la philosophie politique. La branche de la science politique la moins populaire on s'en doute. Avec le moins de débouchés on s'en doute. J'en étais tout à fait conscient, mais c'était plus fort que moi, une passion, une quête, plus forte que les fins de l'entreprise. Savoir, comprendre, chercher, penser, créer, c'était là mon seul et unique but. À 21 ans j'avais une bonne job de journaliste dans une radio qui aurait pu être un très bon et grand tremplin. J'étais la shining star promue à un bel avenir. Mais j'ai dis non. Dans ce domaine, ma soif de savoir n'était pas satisfaite.
J'ai donc continué à penser et apprendre. Et j'en paye le prix. L'autre prix. Celui de se faire demander à toutes les semaines "tu fais quoi au juste?" "ouais mais ça sert à quoi ton affaire?" "c'est ben beau mais dans le concret ça donne quoi?", de me faire dire que je suis un "pelleteux de nuages". Le prix de me dire que malgré toutes mes bourses, malgré ma très bonne réputation, malgré le fait que je sois cité dans un livre, que j'ai un article qui sera publié dans un livre, que je participe à une multitude de colocs, que tout cela, hors de mon domaine, ne veut pas dire grand chose. Le prix de me demander sans cesse ou je vais bien me ramasser dans quelques mois et si je vais avoir les reins assez solide pour que mon enfant qui va naître ne manque de rien.
On ne me demandera pas ce que je sais, ni ce que j'ai appris. On me demandera mes compétences, mes aptitudes. On ne me demandera pas ce que Hobbes, Marx ou Deleuze peuvent nous apprendre sur nous ou sur le monde. On me demandera quelles sont mes expériences de travail.
C'est ok. Peu importe ce que je vais faire, je vais continuer à me plonger dans les livres. Et Marx m'en apprendra encore beaucoup, tout comme Camus ou Artaud. C'est fort payer peut-être. Et ça peut décourager bien des gens de le payer (et c'est effectivement le cas). So what. Et puis comme disait l'autre, "si personne ne pelletait les nuages, on ne verrait jamais le soleil".
Il y a 6 ans j'ai décidé de faire un bacc en science politique, plus précisément en "pensée politique" ou si on veut, de la philosophie politique. La branche de la science politique la moins populaire on s'en doute. Avec le moins de débouchés on s'en doute. J'en étais tout à fait conscient, mais c'était plus fort que moi, une passion, une quête, plus forte que les fins de l'entreprise. Savoir, comprendre, chercher, penser, créer, c'était là mon seul et unique but. À 21 ans j'avais une bonne job de journaliste dans une radio qui aurait pu être un très bon et grand tremplin. J'étais la shining star promue à un bel avenir. Mais j'ai dis non. Dans ce domaine, ma soif de savoir n'était pas satisfaite.
J'ai donc continué à penser et apprendre. Et j'en paye le prix. L'autre prix. Celui de se faire demander à toutes les semaines "tu fais quoi au juste?" "ouais mais ça sert à quoi ton affaire?" "c'est ben beau mais dans le concret ça donne quoi?", de me faire dire que je suis un "pelleteux de nuages". Le prix de me dire que malgré toutes mes bourses, malgré ma très bonne réputation, malgré le fait que je sois cité dans un livre, que j'ai un article qui sera publié dans un livre, que je participe à une multitude de colocs, que tout cela, hors de mon domaine, ne veut pas dire grand chose. Le prix de me demander sans cesse ou je vais bien me ramasser dans quelques mois et si je vais avoir les reins assez solide pour que mon enfant qui va naître ne manque de rien.
On ne me demandera pas ce que je sais, ni ce que j'ai appris. On me demandera mes compétences, mes aptitudes. On ne me demandera pas ce que Hobbes, Marx ou Deleuze peuvent nous apprendre sur nous ou sur le monde. On me demandera quelles sont mes expériences de travail.
C'est ok. Peu importe ce que je vais faire, je vais continuer à me plonger dans les livres. Et Marx m'en apprendra encore beaucoup, tout comme Camus ou Artaud. C'est fort payer peut-être. Et ça peut décourager bien des gens de le payer (et c'est effectivement le cas). So what. Et puis comme disait l'autre, "si personne ne pelletait les nuages, on ne verrait jamais le soleil".
jeudi 19 février 2009
Du pourquoi et du comment du quossé
Intro: Je n'aime pas les blogs personnels. Je ne m'y suis jamais intéressé. Futiles, inintéressants, narcissiques, perte de temps, de contact avec la chair, avec l'autre, compromis bancal d'une société composé d'atomes qui ne veulent pas sortir de leur confort mais qui, quand même un peu, s'emmerdent. Écran sécuritaire qui permet une esthétisation de soi dans le peu de vie déprimante qu'on tente de combler. Je ne mâche pas mes mots ni mes rats. Pourtant, m'y voici. Trois raisons.
Primo: Internet n'est pas chose facilement accessible dans une ruelle.
Deuxio: Ma copine, L'Impératrice, a un blog personnel. À ma grande surprise (parfois agréable, parfois non) j'en apprends sur elle, sur nous, sur son passé. Parfois plus que nos discussions de vive voix. Inconfort au départ. L'impératrice est une littéraire. L'impératrice ne parle pas d'elle. Parfois, un peu, dans un blog. Ce jet est peut-être une tentative de communication. Narcissique dis-je. C'est le monde moderne, et il faut absolument l'être. Je suis un chat de gouttière, l'impératrice est un chat sauvage. Comme le dit Marjo "faut pas essayer de les comprendre, mais simplement de les aimer". Ok Marjo.
De trois: Dandy certes. Mais de gouttières. Notre haine, les chats trop propres. Les souris. Les mondains. Les préjugés. Notre race n'est pas de celle-là. Aventuriers, empiristes, mal propres (nous aimons bien être contaminés par les autres), le dandy de ruelle tente, expérimente. J'ai des préjugés envers les blogs persos. Presque de la haine. Weber (Max pas l'autre) disait que la meilleure façon de vaincre son démon est de le regarder dans les yeux. M'y voici. Dans l'antre de la bête. Les yeux dans les yeux. Avec aucune idée de la direction que cela prendra. Tant mieux, c'est le lot des aventuriers. Rien de plus emmerdant qu'écrire quand on sait déjà ce qui sera sur papier.
Je tente l'expérience. Et peu importe votre poil de chats, je vous y veux aussi. Commentez, commentez. Il en restera toujours quelque chose.
Primo: Internet n'est pas chose facilement accessible dans une ruelle.
Deuxio: Ma copine, L'Impératrice, a un blog personnel. À ma grande surprise (parfois agréable, parfois non) j'en apprends sur elle, sur nous, sur son passé. Parfois plus que nos discussions de vive voix. Inconfort au départ. L'impératrice est une littéraire. L'impératrice ne parle pas d'elle. Parfois, un peu, dans un blog. Ce jet est peut-être une tentative de communication. Narcissique dis-je. C'est le monde moderne, et il faut absolument l'être. Je suis un chat de gouttière, l'impératrice est un chat sauvage. Comme le dit Marjo "faut pas essayer de les comprendre, mais simplement de les aimer". Ok Marjo.
De trois: Dandy certes. Mais de gouttières. Notre haine, les chats trop propres. Les souris. Les mondains. Les préjugés. Notre race n'est pas de celle-là. Aventuriers, empiristes, mal propres (nous aimons bien être contaminés par les autres), le dandy de ruelle tente, expérimente. J'ai des préjugés envers les blogs persos. Presque de la haine. Weber (Max pas l'autre) disait que la meilleure façon de vaincre son démon est de le regarder dans les yeux. M'y voici. Dans l'antre de la bête. Les yeux dans les yeux. Avec aucune idée de la direction que cela prendra. Tant mieux, c'est le lot des aventuriers. Rien de plus emmerdant qu'écrire quand on sait déjà ce qui sera sur papier.
Je tente l'expérience. Et peu importe votre poil de chats, je vous y veux aussi. Commentez, commentez. Il en restera toujours quelque chose.
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